Aller au contenu principal

Catégoriser une personne comme active sur la base des réponses à un questionnaire, est-ce fiable ?

30/01/2016

The WireUn article (en accès libre) du numéro de février de la revue Medicine & Science in Sports & Exercise pose cette question. Les auteurs posent une question juste car dans le domaine de la recherche clinique ou épidémiologique, l’utilisation de questionnaires validés pour mesurer l’activité physique est la norme, même si un nombre croissant d’investigations utilisent des mesures dîtes objectives comme des accéléromètres.C’est aussi une problématique commune aussi aux aux Enseignants en APA ou kinésiologues, pour pouvoir catégoriser les habitudes en termes d’activité physique de leur « patients ».

La méthode utilisée est relativement simple. Les investigateurs ont comparé les proportions d’adultes classées comme « active » (c-a-d 150 min d’AP hebdomadaire) sur la base d’une mesure objective et auto-déclarée. Leurs données provenaient de 10 pays européens (dont la France), les participants (N=1713) étaient inclus après avoir répondu aux trois questionnaires suivants et réalisé une mesure objective de leur AP (combinaison d’un cardiofréquencemètre et d’un Actiheart « ajusté ») : Recent Physical Activity Questionnaire (RPAQ), International Physical Activity Questionnaire (IPAQ) (version courte) et le European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition Physical Activity Questionnaire (EPIC-PAQ) (version courte).

La mesure objective classait 48.5% [95% CI, 41.6–50.9] des personnes suffisamment actives. Les prévalences de personnes actives étaient significativement différentes entre les questionnaires et la prévalence issue de la mesure objective.

  • International Physical Activity Questionnaire 84.2% [95% CI, 82.5–85.9],
  • Recent Physical Activity Questionnaire 87.6% [95% CI, 85.9–89.1],
  • European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition Physical Activity Questionnaire 39.9% [95% CI, 37.5–42.1].

En prenant la mesure objective comme référence, les questionnaires attribuaient le statut d’actif dans 20 (IPAQ), 18 (RPAQ) et 70 % (EPIC-PAQ) des cas.

Les auteurs concluent à une fiabilité modeste de ces questionnaires. Ils ajoutent que les études populationelles utilisant ces questionnaires doivent être interprétées avec précaution.

Les spécialistes de l’AP recherchent souvent les meilleurs outils pour mesurer les habitudes d’AP, malheureusement peu d’outils de type questionnaire sont très fiables, en dépit de leur validation initiale. De plus, en pratique clinique, des outils émergent sans faire l’objet de validation (ex : Questionnaire Ricci Gagnon). Sur cette question il n’y a pas de bons questionnaires, il y en a de moins mauvais. Reste aussi la question de leur traitement et analyses qui ne se fait aisément dans la majorité des cas. Pour approfondir le sujet, une revue de littérature francophone a été publiée par Vuillemin et al. (2012).

6 commentaires leave one →
  1. 30/01/2016 8:37

    Bon article, pertinent pour la clinique, et ça confirme ce qu’allègue Steven Blair depuis des années, i.e. les questionnaires sont très peu fiables que ce soit pour la dépense énergétique quotidienne que pour l’alimentation. Les marqueurs d’activité sont pour ce faire un outil bien plus performant et une semaine suffit pour une évaluation fiable (CLEMES, S. A., and P. L. GRIFFITHS (2008). How Many Days of Pedometer Monitoring Predict Monthly Ambulatory Activity in Adults? Med. Sci. Sports Exerc., Vol. 40, No. 9, pp. 1589–1595.)

    Merci !

Trackbacks

  1. Moving More and Sitting Less Is Good For the Mind As Well As the Body – Primetweets
  2. Il mio diabete Muoversi di più e sedersi di meno fa bene alla mente e al corpo
  3. Moving more and sitting less is good for the mind as well as the body
  4. Moving and sitting less is good for the mind as well as the body – Arcynewsy
  5. L’activité physique chez les personnes touchées par des troubles schizophréniques, tout ce que l’on sait | Activités physiques (adaptées)...

Un commentaire ???