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Pourquoi il faut aider les personnes dépressives à changer leurs comportements de santé ?

13/09/2016

coffee-and-cigarettes-1La question des habitudes de vie ou comportements de santé chez les personnes touchées par un trouble mental sévère est peu à peu mise à jour dans des études observationnelles. Voici les résultats de l’analyse de ‘BiDirect study’.

Une précision avant de lire ce qui est dessous : le DSM-IV-TR reconnaît des sous-types de la dépression, parmi lesquels :

  • La dépression mélancolique est caractérisée par un critère clé parmi les 2 suivants : perte de plaisir dans toutes les activités ou presque OU une faible réactivité à un stimuli habituellement agréable. Puis au moins 3 parmi les critères suivants : une aggravation des symptômes dans la matinée, un réveil de bonne heure, un retard psychomoteur, une perte excessive de poids (à ne pas confondre avec l’anorexie) ou un sentiment excessif de culpabilité.
  • La dépression atypique est caractérisée par une humeur réactive (anhédonie paradoxale) plus des 2 critères parmi les suivants : un gain de poids important ou un appétit plus prononcé (plaisir de manger), un sommeil excessif ou hypersomnie, une sensation de lourdeur dans certaines parties du corps et une mauvaise adaptation sociale marquée par une hypersensibilité au rejet interpersonnel.

La ‘BiDirect study’ a fait l’objet d’une publication qui intégrait une cohorte de personnes accueillies en psychiatrie et une cohorte de contrôle. Les auteurs allemands voulaient examiner les comportements de santé et plus précisément comparer les deux cohortes et à l’intérieur de la cohorte investiguer si les personnes touchées par une dépression cliniques avaient des habitudes de vie plus moins détériorées en fonction de sous-type de dépression et de sévérité de leurs symptômes. Le graphique présente leurs comportements de santé de manière habile.

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  • 61 % des personnes touchées par une dépression clinique (823 participants) étaient ‘classés’ comme dépression mélancolique et 5,2 % dépression atypique.
  • Les participants de l’étude touchés par une dépression clinique sont significativement plus nombreux à être fumeurs, inactifs, en surpoids en comparaison aux personnes sans dépression.
  • La dépression atypique n’est pas associée à la consommation de tabac mais est le sous-type le plus associé au surpoids.
  • La dépression mélancolique est la plus associée avec une faible activité physique.

Les auteurs soulignent aussi que leurs analyses suggèrent qu’il y a un effet dose entre la sévérité de la dépression clinique et la consommation de tabac, la faible activité physique et le surpoids.

Même si les habitudes de santé sont mesurées par questionnaire, cette étude souligne le besoin criant de développer des prises en charge afin de modifier les comportements de santé chez les adultes touchés par une dépression clinique. Les kinésiologues et enseignants en Activité Physique Adapté ont un rôle majeur à jouer dans les équipe de psychiatrie.

Rahe, C., Khil, L., Wellmann, J., Baune, B. T., Arolt, V., & Berger, K. (2016). Impact of major depressive disorder, distinct subtypes, and symptom severity on lifestyle in the BiDirect Study. Psychiatry Research, 245, 164–171. http://doi.org/10.1016/j.psychres.2016.08.035

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