Aller au contenu principal

Les gens pauvres, l’activité physique et les directives canadiennes

10/02/2020

Je propose une traduction libre du texte de Greg Basky publié sur le site du Canadian Medical Association Journal.

Une mère envoi un message à la voisine pour qu’elle puisse récupérer les enfants après l’école, elle sera en retard car elle a raté le bus à la sortie de second travail. En attendant à l’arrêt, elle pense à toutes les tâches qu’elle soit réaliser avant de coucher ses enfants. Son médecin lui a recommandé de trouver le temps pour réaliser 20 minutes d’exercice physique, mais est-ce vraiment réaliste ?

Les médecins et experts en politique publique qui travaillent dans des communautés ou quartiers à faible revenus soulignent que les directives nationales d’activité physique sont peu pertinentes pour les 3.5 millions de Canadiens vivant dans la pauvreté. “Je dirais que les directives actuelles pour les 18-64 ans ne reflètent pas la réalité pour les mères célibataires qui élèvent 2 enfants” rappelle Cheryl Camillo, directrice de la Maîtrise d’administration de la santé de l’Université de Regina.

Les directives canadiennes recommandent aux adultes de faire au moins 150 minutes d’activité physique hebdomadaires qui font légèrement suer et qui augmentent la fréquence respiratoire. A titre d’exemple, les directives proposent de réaliser une marche rapide dans son quartier après le dîner ou de suivre un cours de danse après le travail.

Moins d’1 canadien sur 5 suit cette recommandation, et les personnes les plus pauvres sont celles qui les suivent le moins. Les études montrent que la pauvreté est une barrière à l’activité physique. Par exemple, être trop pauvre pour vivre dans un quartier sécuritaire et avec une bonne facilité à marcher est une énorme barrière à l’activité physique. Camillo souligne que les recommandations supposent que tous les Canadiens ont le temps et les ressources pour suivre les directives.

Les experts de l’activité physique lorsqu’ils construisent les directives suivent la logique Nike ‘just do it’. R. Ross, qui dirige le groupe d’experts qui prépare les 1er directives mondiales dîtes des 24 heures, partage ce constat. Cependant, il affirme ‘que cela ne veut pas dire que les personnes à faibles revenus devraient se dire Ok ce n’est pas pour moi, je ne peux pas faire cela, car oui elles le peuvent.’ R.Ross est Pr de physiologie de l’exercice pense que le manque de temps pourrait une barrière plus importante que le manque de ressources.

Le Dr P Fremont, qui dirige la Chaire du Sport et de l’exercice du Collège Royal de Médecine de Famille souligne que si la part des Canadiens respectant les directives augmentait de 1%, le Canada réaliserait des économies importantes. Il ajoute que le gouvernement devrait prendre des mesures fiscales pour aider les personnes qui ont les niveaux d’imposition les plus bas.

Les médecins qui travaillent avec des personnes à faibles revenus alertent qu’il est très difficile de prioriser l’activité physique quand les personnes luttent quotidiennement pour leur survie. La pédiatre M Brindamour qui travaille avec des familles à faible revenus reconnaît que les enfants font trop peu d’activité physique, car ce n’est généralement pas la priorité pour ces familles. Elle souligne que ce n’est pas uniquement une question de moyens car les personnes pauvres n’ont pas d’énergie mentale à dédier à l’activité physique, lorsqu’ils se battent pour mettre à manger sur la table. Ainsi, elle propose que la société devrait mettre plus d’emphase sur l’activité physique, à l’école et dans les lieux réservés aux enfants.

L’environnement dans lequel les personnes vivent peut entraîner des barrières à l’activité physique, difficilement surmontables. Une étude québécoise suggère que les écoles dans les quartiers pauvres possèdent moins de moyens liés à l’activité physique, et proposent moins de diversités d’activité physique, en leur murs que les écoles de quartiers plus aisés. À Toronto, une étude rapporte que les personnes (et particulièrement les nouveaux immigrants) qui vivent dans des quartiers avec une faible facilité à marcher ont un risque accru de développer un diabète, en comparaison aux quartiers plus aisés.

Les experts des politiques de santé soulignent que les directives devraient être plus « sensibles au contexte » avec des exemples plus clairs pour les personnes qui n’ont pas de voiture ou qui vivent dans des déserts alimentaires. Dr T Katapally proposent que les exemples contenus dans les futures directives devraient être proposés par les communautés visées. Il ajoute que par moment, il est préférable de construire de communautés plus tôt que des gyms. Une étude souligne que les personnes à faibles ressources ont plus de chances d’être actives si elles ont un réseau social plus large, incluant des personnes déjà actives dans ce réseau.

One Comment leave one →
  1. Anonyme permalink
    12/05/2023 9:15

    La source svp

Un commentaire ???