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Activité physique et dépression au quotidien: des liens complexes au niveau individuel

08/01/2020

Vous connaissez un de mes nouveaux blogues préférés ? Non ? Je vous invite à y faire un tour, surtout lire l’article qui aborde la question des liens entre stress perçu et activité physique (AP) au quotidien. L’auteur y soulignait deux point importants.

  • L’association était statistiquement vérifiée quand on portait son intérêt sur les moyennes du groupe (AP <-> stress), mais c’était beaucoup moins vrai au niveau individuel.
  • De plus, le lien entre ce comportement et le stress variait en terme de direction (+/-) au niveau individuel. 

Globalement, il concluait sur l’importance de porter son intérêt sur la généralisabilité des résultats et sur les informations que l’on peut retirer d’analyses au niveau individuel.

Une autre étude vient ajouter un point. En effet, Rosmalen et al. (2012)1 ont analysé au niveau individuel les associations entre l’AP et les symptômes dépressifs, rapportés quotidiennement par 4 femmes (55-59 ans) avec un antécédent d’infarctus cardiaque et des symptômes dépressifs élevés. L’étude se déroulait alors que les participantes démarraient un programme d’éducation thérapeutique. La Figure 1 ci-dessous représente les résultats bruts.

Les auteurs ont mené des analyses statistiques pour chaque participant. Ils exploraient 3 questions:

  1. Le niveau de dépression la veille (J-1) ou l’avant veille (J-2) était associé à l’activité physique du jour (J) et inversement ?
  2. La direction entre AP -> dépression ou dépression -> AP est la même pour les 4 participantes ?
  3. Une variation “importante” de l’AP ou de la dépression est-elle associée à un effet prolongé sur la dépression ou l’AP ? (voir Figure 2)

Pour l’ensemble de ces 3 analyses, aucun patron de résultats similaires était identifié systématiquement chez les 4 participantes. Autrement dit, les réponses en terme d’association décalées dans le temps, de direction des associations ou de persistance dans le temps des associations variaient d’une participante à une autre.

Cette étude illustre, dans un autre contexte, les résultats de l’article cité en introduction, mais cette fois-ci au sein de participants relativement homogènes en termes de profils. Bien entendu, il faudrait réitérer cette étude avec un échantillon plus important pour comparer les résultats obtenus au niveau du groupe et de chaque participant.

La question des liens entre activité physique et santé mentale est complexe, nous avons besoin dans le futur de mieux comprendre les différences entre les personnes, et peut être identifier les personnes chez qui cela pourrait (mieux) fonctionner et d’autres pas.

1. Rosmalen, J. G. M., Wenting, A. M. G., Roest, A. M., de Jonge, P. & Bos, E. H. Revealing Causal Heterogeneity Using Time Series Analysis of Ambulatory Assessments: Application to the Association Between Depression and Physical Activity After Myocardial Infarction. Psychosomatic Medicine 74, 377–386 (2012).

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