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Une Activité Physique modérée et régulière protège d’une prescription de médicaments psychotropes à moyen terme

30/09/2013

Une étude finlandaise publiée dans la revue Preventive Medecine explore l’association entre le niveau d’activité physique (AP) de loisir initial et la prise de médicaments psychotropes (e.g. antidépresseur) dans la 5 ans qui suivent (Lahti, Lallukka, Lahelma, & Rahkonen, 2013). La mesure de l’AP est auto-rapportée et permet un classement des sujets comme inactifs, modérément ou vigoureusement actifs, et faisant de l’exercice physique (>50h/METs/semaine). 5961 sujets ont été inclus, suivis en moyenne 4.2 ans et 25, 15, 19,et 22 % été respectivement, répartis dans les différentes catégories d’AP. L’analyse de régression de Cox était ajustée sur différents critères comme l’âge, l’IMC, les antécédents en terme de psychotropes. En comparaison à la catégorie des sujets dits Inactifs, l’ensemble des autres catégories d’AP de loisirs sont toutes associées significativement avec un risque moindre d’avoir un traitement psychotrope à moyen terme. Lorsqu’on réitère les analyses en séparant les antidépresseurs, des sédatifs, les résultats sont similaires.

Remarques : Cette étude est très originale, en effet dans le domaine des études centrée sur l’AP et la santé mentale, peu d’entre elles prennent en compte les traitements psychotropes. A titre d’exemple, une revue de littérature centrée sur les effets de l’exercice physique sur la dépression (entre autre) chez des femmes en traitement de cancer du sein souligne que seulement 2 études répondant aux critères d’inclusion contrôlent la médication des femmes inclues. Or 25 à 30 % à des femmes en traitement font usage d’antidépresseurs (Carayol et al., 2013). Les auteurs (Lahti et al., 2013) discutent leurs résultats en partant d’un postulat, traitement psychotrope = trouble psychiatrique mais la prescription de ces traitements peut être liées à de nombreux facteurs autres comme l’organisation des soins… Ces résultats sont très intéressant dans le cadre de la santé publique mais aussi de la psychologie. On pourrait penser qu’un niveau suffisant d’AP pourrait être aussi associé à des ressources psychologiques pour faire face (coping) à une détresse psychologique légère ou modérée reculant ou évitant ainsi la prise d’un traitement psychotrope. Il reste important de noter que la diminution du risque ne semble pas proportionnelle à la quantité d’AP voir même inférieure pour les « exercisers ». Ainsi, l’argument d’Ekkekakis peut être repris : A little pain for a lot of gain (Ekkekakis, 2009). A terme, des effets d’interactions entre AP et psychotropes devraient être examinés.

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Carayol, M., Bernard, P., Boiché, J., Riou, F., Mercier, B., Cousson-Gélie, F., … Ninot, G. (2013). Psychological effect of exercise in women with breast cancer receiving adjuvant therapy: what is the optimal dose needed? Annals of Oncology, 24(2), 291‑300. doi:10.1093/annonc/mds342

Ekkekakis, P. (2009). Let them roam free? Physiological and psychological evidence for the potential of self-selected exercise intensity in public health. Sports medicine (Auckland, N.Z.), 39(10), 857‑888. doi:10.2165/11315210-000000000-00000

Lahti, J., Lallukka, T., Lahelma, E., & Rahkonen, O. (2013). Leisure-time physical activity and psychotropic medication: A prospective cohort study. Preventive medicine, 57(3), 173‑177. doi:10.1016/j.ypmed.2013.05.019

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