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L’écoblanchiment dans le sport (1/2)

15/12/2019

9781138962750Un court ouvrage de Toby Miller résume ses travaux de recherche sur la question de l’écoblanchiment (greenwashing) dans le sport. Le livre démarre sur une introduction qui présente les raisons et applications de l’écoblanchiment, et souligne que le terme anglais a été initié par Jay Westerveld. Il soulignait que les stratégies des hôtels pour ne pas utiliser plusieurs serviettes, par exemple, se basaient sur des argument écologiques quand l’hôtel souhaitait réaliser, en réalité, des économies. On peut résumer cette section par la citation suivante “La durabilité est devenue une devise, et l’écoblanchiment un de ses outils” p19.

Miller présente ensuite le sport, à travers une approche historique et critique, notamment la notion de biopouvoir de Foucault. Il présente aussi les visions d’auteurs comme Eco ou Webber sur les pratiques sportives. Il souligne que l’explosion des pratiques sportives compétitives professionnelles et l’application des stratégies capitalistes poussées à leur extrême, sont en quelque sorte un terreau fertile pour le développement de pratique d’écoblanchiment.

3cc431fae0fac12440c9b9e2f153e1d1La chapitre intitulé “Course le dimanche, vente le lundi” aborde l’écoblanchiment dans le domaine de la formule 1 et des courses de NASCAR (National Association for Stock Car Auto Racing). Il souligne que bien que ces pratiques sont majoritairement portées à glorifier la technique, la prise de risque, l’hyper-masculinisme, les instances qui dirigent la Formule 1 se présentent comme la fédération sportive ayant les pratiques les plus durables, en étant une des premières à s’être doté d’une politique de réduction des gaz à effet de serre. Chaque kilomètre roulé en F1 équivaut à 1500kg de CO2 (9 fois une voiture familiale) . Cependant, les courses en elle même représentent uniquement 0.3% des ces émissions, majoraitirement dues au transport, usinage, matériels…. Autre exemple, la fédération internationale d’automobile s’est dotée d’un Institut de sécurité et durabilité des sports mécaniques “garantissant une réduction majeure des émission liées au course automobiles d’ici 2030 et 2050”. Ce qui est négligeable si on regarde leur part respective dans les émissions des courses automobiles. Il présente aussi les excès d’enthousiasme économique et le manque de démocratie locale liés à l’accueil de grands prix dans le villes hôtes.

Pour le NASCAR, un programme nommé “Race to green” a été mis en place afin d’aider les fans à planter des arbres, recycler et de supporter certains lieux de course à récupérer l’eau de pluie, développer des jardins biologique et utiliser des moutons pour “tondre” les espaces verts de la course.

Le chapitre Football (soccer) rappelle que les rencontres internationales sont les événements les plus suivis mondialement. Miller souligne les liens étroits et anciens entre des sponsors nourrissant des désastres écologiques et la FIFA. Il présente par exemple le programme “Green goal” de la coupe du monde de 2006 en Allemagne, souhaitant compenser les émissions de CO2 par des projets en Inde et Afrique du sud d’économie d’énergie en souhaitant faire une coupe du monde carbone neutre. Seulement, les promoteurs ont omis de calculer le coût en CO2 du transport aérien lié à l’événement, coût représentant la part principale des émissions. La FIFA a utilisé un stratagème similaire en Afrique du sud développant un programme d’éoliennes… pour tendre vers le neutre carbone. Seulement le transport aérien représentait 67% des émissions de CO2. L’auteur poursuit ensuite avec le Brésil et la Russie et les pics de consommation énergétique lié au match diffusé en direct.

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